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Prévenir les incendies d’origine électrique en entreprise

Échauffements, surtensions, décharges électriques, foudre... Un incendie d’origine électrique peut causer des dégâts graves, tant sur le plan humain que sur le plan matériel et économique (perte de machines ou de stocks, interruption d’activité, perte d’exploitation...). Selon l’ONSE (Observatoire national pour la sécurité électrique), 25% des incendies seraient d’origine électrique.

L’électricité est présente absolument partout. Ce qui signifie que chaque entreprise et chaque salarié est susceptible d’être confronté un jour à un incendie d’origine électrique.

Les causes des incendies d’origine électrique

Pas besoin de chercher très loin. Les risques d’incendie peuvent provenir d’un matériel ou d’un appareillage électrique à la suite d’une surcharge, un court-circuit, un échauffement excessif d’une connexion mal serrée ou se desserrant ou ayant un mauvais contact, un défaut à la terre, une rupture de neutre ou de phase, une surtension ou une sous tension sur le réseau de distribution publique.
Il peut aussi avoir une cause externe comme la foudre, l’électricité atmosphérique ou l’électricité statique.

Les matériels et appareillages électriques sensibles aux risques électriques sont :

  • les matériels électroniques,
  • les moteurs électriques,
  • les transformateurs,
  • les tableaux de distribution,
  • les coffrets électriques
  • les batteries de stockage
  • les onduleurs...

D’autres sources sont potentiellement dangereuses dans les locaux de l’entreprise, en particulier :

  • les éclairages à lampes halogènes (température du verre atteignant 700°C),
  • les prises multiples surchargées,
  • les machines à café,
  • les convecteurs électriques (desserrages internes, perte de la qualité d’isolant des conducteurs, corrosion),
  • les appareils sous tension en permanence (centraux téléphoniques, circuits de programmation, écrans et unités informatiques, chargeurs, onduleurs).

De plus, certains facteurs peuvent aggraver les échauffements :

  • une ventilation insuffisante ;
  • l’accumulation de poussières ou de dépôts de graisse ;
  • le stockage de matériaux inflammables à proximité d’installations électriques ;
  • l’empilage des câbles empêchant l’évacuation de la chaleur...

Contrôle des installations électriques : que dit la loi ?

S’il est obligatoire de se conformer aux textes règlementaires et à la norme NFC 15-100 pour les installations électriques Basse Tension, toute modification, réaménagement, incident ou tout simplement vieillissement peut entraîner des accidents plus ou moins graves.

Les règles de prévention électrique figurent principalement dans le Code du travail (article R.4226-14, article R4226-20) et imposent aux établissements employant du personnel :

  • A faire procéder à une vérification initiale des installations électriques lors de leur mise en service et après qu’elles aient subi une modification de structure, par un organisme accrédité.
  • A faire procéder à la vérification périodique annuelle des installations électriques afin de s’assurer qu’elles sont maintenues en conformité.

A noter
Certains établissements peuvent être soumis à d’autres dispositions comme les établissements relevant du public (ERP) /arrêté du 25 juin 1980, les immeubles de grande hauteur (IGH) / arrêté du 30 décembre 2011), ou la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

En complément de la vérification réglementaire, votre assureur peut vous demander de faire réaliser une vérification périodique de vos installations électriques et de délivrer un rapport de vérification mentionnant les anomalies et remédiations, ce dernier pouvant être accompagné d’un certificat Q18 si le prestataire est agréé par le CNPP (Centre national de prévention et de protection).

Outre ces vérifications périodiques, une autre technique est particulièrement intéressante pour prévenir des incendies d’origine électrique et notamment déceler les éventuels échauffements anormaux. Il s’agit du contrôle par thermographie infrarouge. Le but de cette technologie est de :

  • déceler une élévation de température anormale ou une variation excessive de température sur un équipement ;
  • apporter des éléments de décision pour réaliser une intervention corrective et/ou préventive adaptée et souvent immédiate.

Cette vérification par thermographie infrarouge doit être réalisée une fois par an par un professionnel agréé assurances qui délivrera un certificat de conformité (Q19).

Quelles mesures de prévention ?

En plus de faire vérifier régulièrement les installations électriques par des professionnels qualifiés, certaines règles et réflexes de prévention basiques sont à respecter.

  • Utiliser les matériels conformément aux exigences des fabricants.
  • Ne pas modifier les installations sans l’accord du fabricant ou de l’installateur professionnel.
  • Ventiler les locaux techniques électriques et tableaux électriques.
  • Réglementer l’accès aux locaux et aux tableaux.
  • Faire la chasse aux installations « sauvages » : multiprises surchargées, chaufferettes...
  • Programmer des périodes de maintenance pour le nettoyage des installations électriques.
  • Choisir des matériels adaptés à l’environnement (humidité, température, poussières...),
  • Limiter au strict nécessaire les matériels sous tension en permanence sans surveillance.
  • Tenir compte de la production, en service normal, d’arcs ou d’étincelles dans les matériels notamment les outillages à main.
  • Lorsqu’un dispositif de protection se coupe, ne pas le réactiver sans avoir identifié le problème.

 

ZOOM SUR LE MATÉRIEL D'EXTINCTION

Le matériel d’extinction permet de maîtriser rapidement un départ de feu. Selon la nature de l’activité, il doit être choisi judicieusement. Prévoyez  toujours des extincteurs :

  • en nombre suffisant et adapté à la surface (au moins un extincteur portatif de 6 litres minimum pour 200m2 de plancher et un appareil minimum par niveau) ;

  • appropriés aux risques (notamment pour les locaux présentant des risques électriques).

Quand les locaux de l’entreprise ne présentent pas de risque d’incendie particulier, ils sont en général équipés d’extincteurs mobiles portatifs ou sur roues.

Attention, d’autres réglementations peuvent s’appliquer aux ERP, IGH, ICPE... Les locaux industriels notamment, peuvent justifier d’autres matériels d’extinction comme des robinets d’incendie armés (RIA), des colonnes sèches ou humides, des installations fixes d’extinction automatique.

Quels que soient les dispositifs d’extinction, ils doivent être contrôlés régulièrement (au moins une fois par an) et être opérationnels à tout moment.

Cas typique d’incendie lié à l’électricité

Fin de week-end. L’incendie se déclare dans le local de maintenance d’un site industriel d’extrusion de films plastique, au niveau du Tableau Général Basse Tension (TGBT). Des travaux d’alimentation électrique de l’atelier ont été réalisés 2 semaines avant le sinistre.
La cause de l’incendie est identifiée : au niveau du TGBT, une cosse s’est visiblement désolidarisée de la borne de raccordement du disjoncteur. La vis (sans doute pas assez serrée) a entraîné un contact insuffisant et provoqué un arc électrique, provoquant la fusion de la vis et de la cosse. L’incendie a généré des dommages importants au bâtiment de production principal ainsi que d’autres moins graves au magasin. La ligne d’extrusion est totalement détruite.

Montant du sinistre :

  • Bâtiment : 500.000€
  • Matériel : 1.100.000€
  • Marchandises : 100.000€
  • Frais et Pertes : 350.000€
  • Perte d’exploitation : 800.000€

Reprise de l’activité de transformation secondaire de films plastique : 1 mois
Reprise de l’activité d’extrusion : 2 ans

Les recommandations des ingénieurs prévention Allianz

Faire réaliser les vérifications (Code du travail, ERP...) annuellement.

  • Exiger la réalisation du compte-rendu Q18 lors des vérifications périodiques.
  • Faire réaliser la vérification par thermographie infrarouge par un opérateur habilité par le CNPP, avec délivrance du compte-rendu Q19.
  • Accompagner le vérificateur afin d’identifier, et si possible lever immédiatement, les anomalies.
  • Tracer les levées de réserves sur le rapport de vérification.
  • Sécuriser les locaux électriques (transformateurs, TGBT) :
    •  par compartimentage coupe-feu y compris au niveau des passages de câbles, séparation des équipements à risques tels que les batteries de condensateur,
    • en adaptant la protection aux conséquences économiques de l’incendie du local (détection incendie, extinction automatique).

Les spécialistes Allianz vous aident à analyser les risques liés à votre activité afin de vous proposer des solutions de prévention adaptées et économiquement réalistes.

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